L’une des principales caractéristiques de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est la production excessive de mucus dans les poumons. Cette surproduction, parfois appelée hypersécrétion chronique de mucus, est causée par une inflammation à long terme qui augmente à la fois le nombre et la taille de ce que l’on appelle les «cellules caliciformes» qui tapissent les voies respiratoires.
Alors que les cellules caliciformes sécrètent normalement le mucus comme une forme de protection, avec COPD la production excessive peut obstruer les passages, rendant plus difficile à respirer.
Une façon d’éliminer cette accumulation est avec un médicament oral ou nébulisé appelé mucolytique. Les mucolytiques agissent en dissolvant les liaisons chimiques dans les sécrétions, les cassant pour les rendre plus facilement expectorantes.
Bien que les mucolytiques ne soient pas considérés comme faisant partie de la norme actuelle de traitement de la MPOC, les lignes directrices de 2017 de l’Initiative mondiale contre les maladies pulmonaires obstructives (GOLD) suggèrent qu’elles pourraient être utiles chez les personnes qui ne reçoivent pas de corticostéroïdes inhalés.
Aperçu des médicaments mucolytiques dans le traitement de la MPOC
Les mucolytiques peuvent être pris par voie orale dans une formulation de comprimé ou de sirop ou inhalés à l’aide d’un nébuliseur. Certains des types les plus communs de la MPOC sont:
- Carbocystéine
- N-acétylcystéine
- Erdostéine
- Mecystéine
- Guaifénésine
- Bromhexine
Le mécanisme d’action peut varier selon la drogue. La carbocystéine, par exemple, agit sur le métabolisme des cellules caliciformes et offre également des avantages antioxydants et anti-inflammatoires.
N-acétylcystéine, au contraire, décompose les liens qui retiennent le mucus ensemble tout en modifiant le déséquilibre des oxydants et des antioxydants.
Les effets secondaires peuvent également varier selon le type de médicament et la formulation. De manière générale, les nausées et la diarrhée sont les effets secondaires les plus fréquents associés aux comprimés, tandis que les symptômes liquides peuvent également causer des spasmes et des éruptions bronchiques.
Les formulations nébulisées peuvent également causer un mal de gorge, un écoulement nasal et la formation de taches blanches dans la bouche ou les lèvres.
Dans l’ensemble, les mucolytiques sont considérés comme sûrs et associés à un faible risque d’effets indésirables chez les personnes atteintes de MPOC. Cela étant dit, il est toujours important de parler avec votre médecin des effets secondaires, des interactions ou des contre-indications associés à un produit mucolytique, qu’il soit prescrit ou acheté sans ordonnance.
Efficacité des mucolytiques dans la MPOC
Malgré l’utilisation répandue de médicaments mucoactifs dans la MPOC, les preuves actuelles ne sont pas très favorables à leur efficacité.
Une revue de 34 essais menée en 2015 a conclu que ceux qui prenaient des mucolytiques étaient moins susceptibles de présenter des exacerbations de MPOC. En analysant les résultats, cependant, cela s’est traduit par une réduction relativement modeste d’une exacerbation tous les trois ans. D’autres études ont plus ou moins tiré des conclusions similaires.
Pourtant, en dépit de ces lacunes, certains ont soutenu que les mucolytiques ont une place dans le traitement de la MPOC. Compte tenu des préoccupations concernant l’innocuité de l’utilisation de corticostéroïdes à long terme, il a été suggéré qu’ils pourraient être appropriés dans une MPOC avancée où le risque d’exacerbation est élevé, quelle que soit l’utilisation de stéroïdes.
Les mucolytiques peuvent, dans ces cas, aider à réduire le nombre d’exacerbations et offrir une certaine amélioration de la qualité de vie.
Une sous-étude associée à la bronchite randomisée sur l’étude coût-utilité du NAC (BRONCUS) a conclu que, lorsqu’ils sont utilisés avec un corticostéroïde inhalé, les médicaments mucolytiques peuvent réduire les exacerbations de la MPOC jusqu’à 21%.
Les mucolytiques peuvent également être utiles chez les personnes qui ne tolèrent pas les corticostéroïdes inhalés ou qui ont des difficultés avec les inhalateurs à main.
